lundi 2 mai 2016

Margalef, stop je fais mon râleur!!!


LaCombe en Espagne à Margalef précisément, voilà une nouveauté pleine d’intérêts et susceptible de passionner mes chers lecteurs. Il y en aurait des choses à raconter, des anecdotes à dévoiler, des coups de gueules à pousser, de quoi remplir deux articles tellement le séjour aura été chargé et intense. Mais pour ménager les humeurs de tous et ne pas encore passer pour un vieux râleur, je resterai volontairement neutre et consensuel.

Margalef, un de sites majeurs de la Catalogne, un laboratoire de voies dures et médiatisées où toutes les "Rock stars" viennent se faire shooter dans les derniers projets en 9a+, nous tendait les bras pour onze jours de grimpe. Sur conseils et envies de nos p'tits jeunes, nous avions pris la décision de venir ici plutôt qu'ailleurs. Là encore, nous faisions dans l’intergénérationnelle multifamilial en partant à 18 personnes, âgées de 3 à 64 ans. Pour être sur de notre "savoir vivre en groupe", nous allions même jusqu’à prendre une auberge de jeunesse comme hébergement au plus près des falaises, le fameux gîte de Jordi Pou, El raco de la finestra. L'idée avait l'air sympa. La réalité beaucoup moins. Stop, je fais mon râleur.


C'est dans ces moments là que l'on bénit les inventeurs des boules QUIES et des substances illicites. Pour les autres, c'est-à dire ceux qui veulent faire du sport et être frais le matin sans abus, je ne vois pas de solutions viables, mise à part le camion aménagé, loin des aires de campings sauvages squattées par tous les "pouerks à chiens" amateurs de coupes mulets degueux et autres trop grands amoureux de la nature. Stop, je fais mon râleur.

A Margalef, il y a tout le caillou voulu pour le grimpeur. Il y a juste ça d'ailleurs. Pour le reste... Pas de gîtes, pas de boutiques, pas de supermarchés, rien à visiter... un trou paumé où les journées de repos sont synonymes de casse-tête "anti emmerdite" aiguë. Stop, je fais mon râleur.

Avec le topo tout neuf en main, on se rend vite compte que la tâche va être rude pour choisir un secteur parmi les plus de 60 proposés. La vitalité des équipeurs, également employés du gîte, assure un renouvellement perpétuel des voies. Cela permet-il de fidéliser la clientèle de luxe? "Ola, j'ai équipé une nouvelle voie de 40m dans un panneau à 45° sur bi doigts, ça te dit de venir essayer?" Pour les autres lambdas, il y aura plein de voies discounts, très classes, selon son style, qui pousseront à revenir.
A 18 personnes, ce choix s’avérait encore plus difficile. Ainsi de petits groupes de grimpeurs se formaient en fonction des attentes et projets de chacun. Pour les jeunes, le secteur de La Finestra fut massivement plébiscité. En terme de ratio ampleur/temps d'approche, c'est celui qui en imposait le plus, dans les voies dures. Pour les amateurs de 6ème degré il faudra voir ailleurs, malheureusement. La Catédral et La Visera de la coma furent sans contestation ceux qui en jetaient le plus. A l’unanimité, les 40m de léger à fort dévers nous stupéfièrent. Trop élitistes et lointains, nous n'y grimpèrent hélas pas. D'une façon générale les voies sont plutôt courtes et n’effrayent pas le grimpeur. On ne ressent pas l’imposante raideur d'une falaise qui vous domine et vous écrase de par sa hauteur. Les voies sont toutes magnifiques mais sans plus. Stop, je fais mon râleur.





Sur certains points, je rejoindrais mon cher AK, la patine, le surpeuplement, l'ambiance... Stop, je fais mon râleur.

Pour les voies, le caillou, le site, les conditions climatiques, rien à redire. L'offre était largement suffisante à ma demande et à celle du groupe.
Départ un mercredi, de Montmélian, depuis la casa Victor, où la première difficulté fut de mettre toutes les affaires de la Blondasse et de ses filles dans les deux voitures prévues. Deux petites voitures en plus, un Jumpy de huit places et une Logan break!!! Ça commençait fort, mais nous allions être les uns sur les autres pendant dix jours alors quelques heures de plus !!! Direction Margalef donc à 8h00 de route !!!
Quelques pauses pipi plus tard, nous voilà à destination, le groupe était presque au complet puisque seul les Vigier nous rejoindraient en fin de semaine. Le gîte était investi et les chambres squattées par les enfants. Fatigue et tension étaient perceptibles au sein du groupe d'autant que les commodités n'étaient pas au rendez-vous!




Peu importe, le lendemain, après une nuit agitée, les petits jeunes étaient les plus motivés. Debout à 8h00 et prêts à 9h00... J’hallucinais. Tels de jeunes chiens fougueux ils entamaient le séjour sur les chapeaux de roue, à bloc... Cela allait-il durer? La sagesse du vieux chauve expérimenté dans ce domaine me faisait prendre mon temps, d'autant que l'épineux problème du choix du secteur se profilait déjà. Un spectre qui refera surface chaque matinée, pour accroître encore les tensions et frustrations. Enfin, le soleil brillait, les femmes étaient disponibles, épilées et enjouées, voir même un peu coquines. Elles se prêtaient donc volontiers à l’élection de "miss plus beau boule 2016".



C'est au secteur Raco de la Finestra que le groupe se fixa finalement après quelques errances sur le Bloc del Pork pour que les enfants tâtent également du caillou. Les premières impressions furent bonnes malgré la patine, le premier 7a Ingravitus était retors et on se posait déjà des questions sur notre capacité à résister 3 jours d'affilé au broutage de peau. Soso ouvrit directement la loterie des croix en réalisant cette dernière mi flash, mi à vue, confirmant son statut de septogradiste. La bière allait couler durant la soirée.Toto et Victor firent cordée ensemble dans Entretres en 7a+ bien dur avec une section pas facile à vue. Mon coté jeune chien fougueux, me poussait aussi vers le 8ème degré! La sombra del Viento me fit de l’œil. Ça ne penchait pas, ça ressemblait à rien et pourtant je décidais d'y aller. La vidéo d'un gosse de 8 ans grimpant comme un sac dedans m'avait peut-être fait franchir le cap, ne serait-ce par curiosité. Appliqué et méticuleux, je cherchais les méthodes pour enchaîner rapidement cette blague! La falaise entière entendit mes cris de frustration lorsque je dus me rendre compte que je devrais laisser les dégaines une journée supplémentaire. L'histoire se finit bien puisque le lendemain, je fis la croix sans préavis en bluffant une lesbienne Russe pas sympathique qui berlottait dans la voie depuis deux heures en saucissonnant sur mes belles dégaines JeGrimpe.com. C'était donc avec un certain plaisir que je récupérais mes paires lui laissant un mur presque vierge. Vic qui voulait bouffer du 8a "à vue" se jeta dans Dando brea, un bloc encordé dans un panneau à 45°. Et bien ce qu'on peut dire c'est qu'il n'a pas encore assez de gros biceps l'Ours de Savoie! Le "à vue" se transforma en "second go". Au deuxième jour de grimpe, après un départ à 10h00, de belles réalisations tombèrent enfin. 7c à vue pour Victor et flash pour moi dans Magic festival, une méga classique très résistante au sommet qui sera le projet des jeunes étudiants de Vic:  le Jerem' et le beau FloTotor pouvait enfin se laisser séduire par la Via del quim en 8b+, son projet dur du séjour. De son coté la blondasse se baladait dans les 7a et Toto "croitait" les voies à vue.



troisième jour : repos et levé tardif. Une escapade au secteur Can dit gros pour faire grimper les enfants et les anciens fut néanmoins planifiée. Un périple de dingue cette journée de repos, chargés comme des bêtes à longer la falaise dans les arbustes, nous mirent deux heures à trouver ce secteur en prenant soin d'éviter les "week-end warriors", venus en masse ce samedi. Pour les intrépides de LaCombe ce fut le moment pour aller explorer les secteurs les plus lointains mais aussi les plus classes il faut le dire. Pour d'autres ( Toto et Benou) l'appel de la pédale se fit sentir, une manière toute particulière de reposer les bras, à bicyclette. L'élection des plus beaux mâles se tint également ce jour et le résultat fut serré mais sans surprise : Le bel étalon haut-savoyard Flo remporta la première place, de peu devant votre serviteur!


Sieste sur une vire, le top.



Que faire aujourd'hui? Où qu'on va? Can dit gros à muerte! Et nous revoilà le lendemain sur les mêmes pentes rocheuses avec notre matos de grimpe cette fois. Départ à 11h00, et squattage des voies disponibles d'entrée. Le dimanche il y avait foule aussi. Ce fut une journée de croix pour notre petite blondasse ( oups le pléonasme) préférée avec l’enchaînement à vue de son premier 7b, Jodida pero contenta que Soso fit également, en moulinette... La bière coula à flot le soir et nous eûmes droit à un streap tease endiablé de la bouennasse qui nous dévoila la perfection de son épilation. Imaginez les hommes du gîte, des mecs qui ne pensent qu'a fourrer leurs gros doigts boudinés dans des trous toute la journée lorsque Armelle, d'un mini string vêtue, se dandina au dessus de leur assiette ? Cette explosion d’œstrogènes résonna dans tout le réfectoire et les mâles attirés, aimantés se détournèrent du droit chemin pour venir glisser les billets de 20 € directement dans la ficelle!!! A ce moment là, je me réveillais... La journée avait été trop intense. Une autre première, pour Jerem'; non, il ne s'agissait pas de sa première expérience homosexuelle, seulement d'une réalisation, son premier 7c+Joguina sexual. Il avait déjà fait 8a mais jamais de 7c+!!! Ces jeunes qui sautent les étapes c'est vraiment n'importe quoi, les vieux chauves attendent de faire 100 voies dans le 8a avant de tenter un 8b au moins! Toto fit également la croix rando et Vic la fit "à vue marseillais" quelques jours plus tard avec Flo. De notre coté, avec mon Totor nous essayâmes notre 8a quotidien avec Amenàbar et le firent au premier essai. Une belle voie avec un crux sur mono une demi phalange dans du mur vertical.


le beau mur de Joguina sexual

Comme de gros autistes nous voulions retourner à La Finestra pour essayer El purgatori en 8a+, Flo, Jerem' et Toto au secteur Tenebrès pour enchaîner Magic festival. Une journée de loose puisque le projet en 8a+ ne me convenait pas, trop patiné, je ne trouvais pas la bonne méthode et surtout démotivé pour tenter des essais pendant plusieurs séances. Le fantôme du AK planait sur ma tête à ce moment là! J'étais pris d'une "ralite" aiguë des plus pénibles pour mes compagnons de cordées. Une compensation néanmoins avec l’enchaînement de La corva de la felicitat, un 7c bien conti comme j'aime, poussé par le vent de la collante. Jerem' réalisait lui aussi son projet. Finalement la journée ne fut pas si désagréable.




Les jours suivant le choix des secteurs devint problématique et le groupe se scinda. La division avait du bon puisque chaque partie trouva son bonheur. A Can Verdures, Soso et Cathy se déchirèrent pour enchaîner les classiques BitX en 7a et O'Mar Galef en 7b. A la Cova Soleiada, située juste à coté je dérouillais Ment en blanc, un 8a bien résistant sur réglettes, un comble pour Margalef et la majeurissime Doctor Feelgood encore 8a, au prix d'un bon combat au premier essai, grâce aux méthodes éprouvées par Jerem'. Les autres bénéficiaient d'un temps maussade pour tester le secteur de Punta Espadelles. De belles journées avec des conditions climatiques parfaites à partir de 16h, comme quoi, rien ne servait de se presser le matin.


 La fin du stage espagnol pointait le bout de son nez. Les soirées au gîte s'allongeaient. Les p'tits jeunes essayaient même de débaucher la jeune fille au pair des Vigier afin de lui laisser un souvenir mémorable des Français. Le UNO était devenu une institution avec ses irréductibles dont le Benou qui n'attendait pas la fin des repas pour proposer une partie. Les levés étaient de plus en plus tardifs, pour le bien des parents qui pouvaient alors espérer grimper une journée supplémentaire. Un jour pluvieux et la baisse de motivation générale se fit ressentir. C'est encore une fois à la Finestra que nous trouvions refuge. La pluie n’empêcha pas La blondasse, Benou et Cathy de faire Garotina un très photogénique 7a , mais fit glisser Soso "la main dans le bac". Flo pouvait montrer ses muscles de mister Margalef 2016 dans Esquerda Alertzale en 7b+, la belle trouvaille du jour. C'est avec un regain de fougue que le dernier jour nous décidâmes de rendre visite à Ca la Marta. Ainsi c'était en petit comité, puisque les jeunes étaient encore dans leur lit au moment du départ, que nous découvrions ce sympathique secteur. Des voies de 25m, des murs, des dévers jaunes à trous, du facile, du 8b, personne, c'est là que nous aurions dû venir me disais-je? Le timing serré nous priva de croix. Je m'en sortis relativement bien dans Tan tiernas como un bébé en 8a arrivé complètement occis au relais. Idem pour Armelle dans un 7a d'ampleur juste à coté ou un autre essai aurait été victorieux.



Manon au départ d'un 6b

Stop,  j'ai fais mon râleur pendant le séjour, mais rarement à cause de la grimpe. Margalef c'est une base de l'escalade sur trous, point. Des voies de toutes longueurs et de tous les styles y sont présents et en cherchant bien vous trouverez toujours des voies à vos goûts. Le seul hic restera pour ma part l’hébergement, qui ne convient pas suffisamment aux familles avec enfants, à moins d'être habitué aux dortoirs partagés. A nous maintenant les autres falaises catalanes inscrites sur toutes "to do list" qui se respectent.


5 commentaires:

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  2. Et ben moi je trouve que c'était pas si pire avec enfants voire même très sympa!!!!

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  3. Allez Nico arrête de râler!!! Souple ;) !!!!
    La blondasse

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  4. Ouais souple!!! Mais il y a des trucs qui me tendent...comme dans mon rêve.

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  5. Ouais souple!!! Mais il y a des trucs qui me tendent...comme dans mon rêve.

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